Sur le pont du paquebot qui le ramène en Europe après une ultime saison à New York, Gustav Mahler (1860-1911) laisse dériver ses pensées.
À cinquante ans, il est l'un des compositeurs et chefs d'orchestre les plus réputés de son époque, mais son corps perclus de douleur lui rappelle que sa fin est proche. Emmitouflé dans une épaisse couverture, l'oeil rivé sur la mer grise, son esprit vagabonde et le ramène aux années écoulées. Comme dans un ample fondu enchaîné, les événements, les drames et les souvenirs se succèdent.
Robert Seethaler évoque en peu de mots la puissance d'une pensée : la vision du corps souffrant est ici sans cesse transcendée par la vigueur de l'esprit qui l'habite, conférant à ce texte magnifique une ardente lumière.